vidéo numérique, couleur, muet, 5'26'', loop
H.C.
n° inv. CP 2023-3 / A - B / A
 
commande 2023
Gare de Lancy-Bachet

Œuvre coproduite par le Fonds cantonal d'art contemporain et le Centre d'Art Contemporain Genève, dans le cadre de la Biennale de l'Image en Mouvement et du programme MIRE. Diffusée sur les 2 écrans LED  faca à face au niveau des quais de la gare de Lancy-Bachet de janvier à mai 2024.

Emmanuel van der Auwera est né à Bruxelles en 1982. Il a étudié à l'École supérieure d'Art de Clermont-Ferrand et au Studio national des arts contemporains à Tourcoing. Récemment, son travail a été présenté à la HEK (Haus der elektronischen Künste) à Bâle en 2022, lors de l'exposition seeing is revealing, et au Botanique à Bruxelles en 2019, par la diffusion du film the sky is on fire. Dans sa pratique mêlant vidéo et installation, il investigue les médias de masse et le domaine des nouvelles technologies afin de comprendre le rapport qu'ils entretiennent avec la réalité, notamment du point de vue de leur objectivité. Emmanuel Van der Auwera analyse la position de spectateur·ice dans laquelle se retrouve le·la consommateur·trice d'images contemporain·e, ainsi que la participation de plus en plus active qui est lui est demandée. La manipulation des écrans est un autre aspect important de son œuvre, comme dans sa série Vidéo-Sculptures, où il interroge le rapport de l'image à la planéité de l'écran. Il s'intéresse également à l'intelligence artificielle, plus particulièrement aux logiciels d'analyse de foules. Il pose la question des limites de certains usages de ces logiciels, qui pénètrent de plus en plus l'espace public, et sont utilisés à des fins de surveillance.

La vidéo Bird, créée à l'aide de l'intelligence artificielle, montre une réalité altérée, voire inexistante. Elle est emblématique des œuvres où Emmanuel van der Auwera questionne l'objectivité et la vérité des images circulant dans la culture de masse, ainsi que des images produites par les nouvelles technologies (scanner, Nerfs, etc.). Dans Bird, un nuée d'oiseaux se décompose sans cesse, s'éclate en mille morceaux, puis se recompose au-dessus d'un océan éclairé par un soleil couchant. Le tout donne une impression de mouvement et de chaos infinis. Des rectangles de couleurs  qui rappellent l'interface des logiciels d'analyse de foules –, apparaissent sporadiquement à l'écran pour donner le nom des éléments de cette construction changeante (birdwatersun), et leur assigner des informations chiffrées. Cette nomenclature entre en confrontation avec la nature ambigüe des images qui nous sont montrées : elle est un moyen de faire ressentir l'impossibilité d'objectiver les images produites par les nouvelles technologies. Les oiseaux, l'océan, le ciel à l'aurore, sont des images archétypales du paysage romantique. Le traitement direct et rationnel imposé par la machine casse leur potentiel émotionnel. La culture de masse est envahie progressivement par des images difficilement caractérisables, qui inaugurent un monde potentiellement terrifiant. Avec Bird, Emmanuel van der Auwera semble nous mettre en garde : les consommateur·ice·s d'images courent de plus en plus le risque d'être définitivement déboussolé·e·s, voire de perdre pied avec la réalité.

Emmanuel van der Auwera was born in Brussels in 1982. He studied at the École supérieure d'Art de Clermont-Ferrand and the Studio national des arts contemporains in Tourcoing. Recently, his work was shown at the HEK (Haus der elektronischen Künste) in Basel in 2022, during the exhibition seeing is revealing, and at the Botanique in Brussels in 2019, with the screening of the film the sky is on fire. In his practice, which combines video and installation, he investigates the mass media and the field of new technologies in order to understand the relationship they have with reality, particularly from the point of view of their objectivity. Emmanuel Van der Auwera analyses the position of spectator in which the contemporary image consumer finds himself, and the increasingly active participation that is required of him. The manipulation of screens is another important aspect of his work, as in his Video-Sculptures series, in which he questions the relationship between the image and the flatness of the screen. He is also interested in artificial intelligence, particularly crowd recognition software. He raises the question of the limits of certain uses of this software, which is increasingly penetrating public space and being used for surveillance purposes.

The video Bird, whose images were produced by artificial intelligence on the basis of descriptions written by the artist, shows an altered, even non-existent reality. It is emblematic of the works in which Emmanuel van der Auwera questions the objectivity and truth of images circulating in mass culture, as well as images produced by new technologies (scanner, Nerfs, etc.). In Bird, a flock of birds breaks up over and over again, shattering into a thousand pieces and then reassembling over an ocean lit by a setting sun.The result is an impression of infinite movement and chaos. Coloured rectangles - reminiscent of the interface of crowd analysis software - appear sporadically on the screen to name the elements of this changing construction (bird, water, sun) and assign them numerical information. This nomenclature clashes with the ambiguous nature of the images we are shown: it is a way of conveying the impossibility of objectifying the images produced by new technologies. The birds, the ocean, the sky at dawn are archetypal images of the Romantic landscape. The direct, rational treatment imposed by the machine undermines their emotional potential. Mass culture is gradually being invaded by images that are difficult to characterise, ushering in a potentially terrifying world. With Bird, Emmanuel van der Auwera warns us to be on our guard: consumers of images increasingly run the risk of becoming permanently disorientated, or even losing touch with reality.